Joan Cornellà expose à Paris cet été

JOAN CORNELLÀ  – PARIS SOLO SHOW

Trois ans après sa dernière exposition qui avait attiré 25 000 visiteurs en deux mois, l’impitoyable Joan Cornellà est de retour à Paris pour un nouveau solo show. Aussi bête et méchant qu’irrésistible, son humour noir aux innocentes couleurs acidulées pourrait bien être l’antidote idéal à cette période post-confinement !

D’abord perçu comme un phénomène viral – ses comptes facebook, instagram et twitter fédèrent plus de 7 millions de fans – le barcelonais parcourt aujourd’hui la planète en mode rock star, enchaînant les séances de dédicaces aux interminables files d’attentes. Entre Séoul, New-York et Hong Kong, il investit cet été les quatre niveaux de la galerie Arts Factory, indéfectible relais de son travail depuis 2013.

Passé maître dans l’art de marier traits naïfs et trash sans filtre, c’est avec ce recueil de gags muets en une planche – à la chute souvent douloureuse – que Joan Cornellà trouve définitivement son style. « Zonzo » et « Sot », auto-édités en 2015 et 2016, lui permettent de s’affranchir du circuit traditionnel en diffusant lui-même son travail via Fail Better Press, une structure indépendante créée dans la foulée de sa tentaculaire invasion des réseaux sociaux. Publié en 2019, « Everyone Dies Alone » rassemble pour sa part de nombreuses illustrations inédites réalisées pour ses expositions.

A travers une sélection d’oeuvres récentes – peintures, lithographies, sérigraphies – et une scénographie spécialement conçue pour l’occasion, la galerie Arts Factory propose une véritable immersion dans son univers absurde où les limites du politiquement correct sont piétinées avec jubilation. Suicide, infanticide, racisme, pauvreté, handicap, maladies et mutilations en tout genre … Joan Cornellà prouve avec brio que l’on peut rire de tout, pour mieux pointer du doigt les inégalités et la violence de l’époque. Paradoxale mise en abîme au vu de sa notoriété sur internet, ses critiques les plus acerbes sont le plus souvent dirigées vers le narcissisme de notre vie numérique, qui entraîne une bonne partie de la société dans une quête sans fin vers le selfie ultime.

galerie arts factory – 27, rue de charonne – 75011 paris
métro : ledru-rollin & bastille / infos : tél + 33 (0) 6 22 85 35 86 www.artsfactory.net
exposition du 1er juillet au 29 août 2020 / du lundi au samedi de 12h30 à 19h30

Ahmed Sparrow : rodage tranquille avant décollage !

J’ai eu l’opportunité de découvrir Ahmed Sparrow alors qu’il faisait la première partie du rodage du nouveau spectacle de Donel Jacksman au Point Virgule cet été. Il m’a fait beaucoup rire. Je suis donc allée au rodage de son propre spectacle au Sentier des Halles.

Ahmed Sparrow est dynamique, jeune, attachant. Il fait de bonnes interactions avec le public et sait improviser. Il se confie sur sa jeunesse et la particularité de vivre dans une famille de 12 enfants. Il nous dépeint également la différence entre les sports classieux comme le tennis et ceux beaucoup plus populaires et parle de  sa mauvaise expérience de vol de voiture. Il ne s’attaque pas au sujet des relations amoureuses car, il ne s’en cache pas, ce n’est pas un sujet qu’il maîtrise même s’il prône l’amour – oh que oui. Ce sont les membres du public qui servent de cobaye pour cette partie là. Car oui, il y a des sujets qui reviennent toujours. Et je parlerai alors d’un bémol : Ahmed parle beaucoup des différences de religions, de l’inégalité des chances et des clichés propres à certaines communautés. On rit, mais c’est du déjà vu.

En tout, 1h de spectacle dont le rodage semple plutôt bien avancé. Ahmed est à l’aise sur scène, « tranquille » comme le titre de son spectacle. Il est touchant et lui aussi, donne envie de l’avoir parmi ses potes. Pas de doutes, vous entendrez beaucoup parler de lui. N’hésitez pas à aller le voir en rodage tous les samedis soirs au Sentier des Halles, vous passerez un bon moment.